Non au 4ᵉ mandat / Depuis les États-Unis, un leader politique interpelle la France et le RHDP

Washington DC, 28 septembre 2025 – Alors que l’élection présidentielle prévue pour le 25 octobre en Côte d’Ivoire approche à grands pas, la mobilisation contre le quatrième mandat d’Alassane Ouattara prend une dimension internationale. Aux États-Unis, le mouvement ‘’Trop c’est trop’’ a organisé une conférence publique au 1676 Maryland Avenue NE à Washington DC, en présence de plusieurs figures de l’opposition et de la société civile ivoirienne.

Placée sous le thème « Y aura-t-il des élections présidentielles le 25 octobre en Côte d’Ivoire ? », la rencontre a réuni notamment le Dr Boga Sacko, militant des droits de l’homme, et Diby Bertrand Ako, président du Parti des Houphouétistes pour la Démocratie et le Développement (PHDD) et initiateur de la conférence.

Dans une déclaration sans détour, Diby Bertrand Ako a dénoncé ce qu’il qualifie de « dérive autoritaire » du régime en place, accusant le président sortant de vouloir briguer un quatrième mandat en violation de la Constitution ivoirienne. « La Côte d’Ivoire traverse un moment crucial de son histoire politique. Au mépris des principes démocratiques universels et de la Constitution, le chef de l’État sortant tente d’imposer un quatrième mandat anticonstitutionnel. Une telle manœuvre menace gravement la paix, la stabilité institutionnelle et la cohésion nationale », a-t-il affirmé.

 Une mise en garde adressée à la France 

Diby Bertrand Ako n’a pas manqué d’adresser un message à la France, qu’il soupçonne de soutenir tacitement ce projet de quatrième mandat. « Nous avons appris avec inquiétude que certains cercles diplomatiques français pourraient envisager un soutien, direct ou indirect, à cette manœuvre antidémocratique. Nous voulons rappeler avec force que toute complicité dans la violation de la Constitution ivoirienne constitue une atteinte grave à la souveraineté du peuple ivoirien », a-t-il déclaré.

Et d’ajouter : « La France ne peut prétendre défendre les valeurs de démocratie, de liberté et d’État de droit tout en fermant les yeux sur des pratiques qui les nient en Afrique. Un soutien français au projet de quatrième mandat serait une faute historique et entacherait durablement les relations entre la France et la Côte d’Ivoire. »

Un appel à la mobilisation citoyenne 

Selon lui, le pouvoir actuel a verrouillé les institutions électorales pour faciliter sa reconduction. « Le système électoral est complètement verrouillé. Le président Ouattara a placé ses partisans à la tête de la Commission Électorale Indépendante (CEI) et du Conseil Constitutionnel, deux organes pourtant censés garantir l’impartialité du processus électoral », a expliqué Diby Bertrand Ako.

Il a conclu en appelant les Ivoiriens, tant dans le pays qu’à l’étranger, à se mobiliser massivement pour défendre la démocratie et empêcher ce qu’il appelle un « hold-up électoral ». « Chers camarades du mouvement Trop c’est trop, nous ne pouvons pas accepter cette énième injustice et rester silencieux comme si tout allait bien en Côte d’Ivoire », a-t-il martelé.

Infos d'Ivoire avec sercom

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