Lettre ouverte / Le journaliste-écrivain Boris Anselme Takoué parle au candidat Jean François Kouassi

Dans une lettre ouverte, le vendredi 29 août 2025, à Abidjan, le journaliste-écrivain Boris Anselme Takoué s’est adressé au candidat déclaré à l’élection présidentielle Jean François Kouassi, quant à son appellation candidat des jeunes et surtout sur ce que l’on attend de lui, à l’orée de cette consultation électorale du 25 octobre 2025. Ci-dessous le contenu de son adresse.

A Monsieur Jean François Kouassi, candidat à l'élection présidentielle d'octobre 2025.

« Ce que vous donnez à constater de vous, ne rassure pas la jeunesse ivoirienne... »

Cher Jean François Kouassi,

Ces mots qui arrivent sous vos yeux comme un repas qu'on sert, sont très loin de vous demander, comment vous sentez-vous après votre passage, du jeudi 28 août 2025, sur NCI à cette émission entrée dans nos ménages depuis quelques jours et dénommée ''La Quotidienne Info''. Je veux vous laisser vous-même vous demander cela et d'y répondre.

Après donc ce temps d'antenne, sans doute comme les autres jeunes du pays, dans mon gîte, je m'interroge. Je m'interroge sur ce que vous donnez à constater de votre profil de candidat, surtout à prétendre que vous êtes celui de la jeunesse ivoirienne, que vous chantez sur tous les toits, depuis.

De ce fait, j'ai alors maintenant pensé, qu'il était de bon aloi pour moi, de vous partager mon regard sur votre profil, que vous avez décliné et qui est clair à mes yeux.

Mon cher Jean François Kouassi, sachez ô que je ne suis pas du tout contre votre candidature à l'électioon présidentielle d'octobre 2025. Car c'est louable cette décicion que vous avez prise, pour tenter de vous trouver ''un vent frais''. D'ailleurs, qui n'en cherche pas sur cette terre grandement frappée par la misère? Ce pourquoi, chacun de nous fait feu de tout bois, pour se réaliser et offrir à sa famille, le nécessaire journellement.

Seulement, ce qui me gêne dans cette veine, c'est le fait de vous faire appeler ''candidat de la jeunesse" (pour l'élégance de la forme), et ce que vous donnez à constater de vous, ne rassure pas tellement cette jeunesse ivoirienne. Comment voulez-vous que ces jeunes ivoiriennes et ivoiriens vous suivent ainsi, si déjà, les prémices de votre candidature ne les honorent guère? Comment?

Le journaliste-écrivain Boris Anselme Takoué 

(Ph: DR)

Non, vous n'êtes pas le candidat de la jeunesse ivoirienne. Parce que nous (je) ne vous (ai) avons pas assigné cette mission de (ma) notre part. Ce n'est donc pas juste de le dire. Il faut plutôt dire: « Je suis le plus jeune candidat. J'ai besoin du soutien de mes jeunes compatriotes. » Cela se comprendrait facilement et aux jeunes d'approuver ou pas ensuite selon vos actes qui atterriront chez eux.

Il vous faut donc ô s'il vous plaît maintenant arrêter de vous faire annoncer, sous l’appellation devenue trop générique : « Le candidat des jeunes ». Si vous voulez vraiment être au moins le porte-flambeau de cette frange de la population dont je fais partie, je vous invite de nous gringuer à tout point de vue, de sorte à ce qu'on se reconnaisse non pas en vous, mais plutôt avec vous. Et c'est vraiment là, qu'on vous attendait au cours de votre passage télévisé (et on vous attend encore tous les jours). Vous êtes sans ignorer que certains jeunes ivoiriens sont trop lucides pour accepter ce genre de "scène" (pas tellement loin d'une pièce de théâtre) servi à cette émission. La maxime dit ceci : « Prenez-vous au sérieux pour pousser les autres à faire de même ».

C'était (je crois) l'occasion pour vous à cette émission de grande audience, de vous faire entendre et comprendre agréablement et admirablement par cette jeunesse ivoirienne dont vous voulez le suffrage, en pesant en termes d'idées et d'arguments lors de vos temps de paroles. Mais ce que vous nous avez obligé à retenir, est que vous avez été plat, creux et vide de sens. Ce qui pousse dès lors à douter de votre sérieux en tant que candidat.

Si vous n'étiez pas trop préparé à ce débat, pourquoi n'aviez-vous pas dépêché un émissaire? Vous avez beaucoup joué avec votre destin de candidat cherchant des voix, ce soir-là. Savez-vous? La politique, n'y entre pas qui veut, mais qui peut. Au passage, je vous invite à lire ou relire "Le prince". Un candidat sérieux à une élection présidentielle est celui qui sait s'entourer des sachants (à tous les niveaux), pour l'aider à atteindre ses objectifs. Il y a des gens qui sont là pour cela. Dans l'un de ses discours, Thomas Sankara disait ceci: « Je suis un africain. Rien de ce qui nous concerne ne m'est étranger ». Pour le paraphraser, vous, en tant que candidat des jeunes, rien ne devrait être étrange à vos yeux en ce qui concerne leur attente. Et c'est là que vous avez été fade.

Il faut d'abord que vous soyez convaincu de ce que vous voulez faire, afin de mieux convaincre ceux que cela concerne. Vous semblez avoir quelques propositions d'idées pour aboutir à un changement. Sauf que, apparemment, vous ne savez pas les exprimer voire les vendre. Il y a encore des jours devant vous pour corriger ces imperfections que les jeunes ivoiriens ont bien noté. Si vous les voulez encore à votre cause, ceux-ci n'ont pas besoin de vous dire, qu'il vous faut les revoir, absolument. En attendant, ils continuent de vous regarder. La Côte d'Ivoire aussi.

Dans l'espoir de vous voir allez aussi loin dans cette aventure, je vous prie d'agréer, mon cher Jean François Kouassi, l'expression de mes salutations distinguées.

Boris Anselme Takoué

(Ndlr : Le titre et le chapeau sont de la rédaction)

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